Une défaite à Lyon (3-2) après six victoires et deux nuls remettra-t-elle tout en cause? Monaco, deuxième de Ligue 1, qui veut tenir Brest et Lille à distance, est sous pression pour recevoir samedi Clermont, en mode "survie dans l'élite".

Avant de trébucher à Lyon, tout le club monégasque, pour qui la qualification directe pour la Ligue des champions est vitale, avait été soulagé par les deux victoires à Brest (3-2), puis contre Lille (1-0).

Mais depuis, l'équipe de la Principauté a fait preuve de "naïveté", comme en convient l'attaquant suisse Breel Embolo. A Lyon, elle avait tout en mains pour ramener au moins un point. Mais comme souvent cette saison, la formation d'Adi Hütter a attaqué fort en fin de rencontre. Elle a rompu en contre.

"Cette naïveté, on en parle tout le temps entre nous, précise Embolo. Ces erreurs arrivent. Mais elles font plus mal comme ça, en fin de match. Mais Monaco n'est pas une équipe qui calcule. Moi, attaquant, j'ai envie d'aller chercher le 3-2 quand on est à égalité. Un défenseur voudra fermer. Il faut trouver le juste équilibre."

Si Adi Hütter a souvent pesté contre l'incapacité de son équipe à tenir un résultat, il s'en est désormais accommodé et semble avoir décidé de terminer la saison en intégrant ce handicap.

"Lorsqu'on gagne à Lens (3-2, but de Minamino à la 90e+2, ndlr), tout le monde est content, lance-t-il. On vient aussi de prendre neuf points en quatre matches, après avoir battu Rennes, Brest et Lille. Si on me l'avait dit avant, j'aurais signé toute de suite! Après on joue toujours pour gagner, même si parfois, on pourra se contenter d'un nul."

Zakaria après Golovin

La défaite à Lyon marque un coup d'arrêt dans la course à la C1. Mais si Hütter a détesté la première période, où Monaco a été "trop passif, fait des erreurs faciles et a eu du mal à construire", il a apprécié la suite, après ses trois changements à la pause, et la réaction de ses hommes.

Aussi, selon lui, la défaite, "contre une bonne équipe", a été digérée. "Je n'ai pas senti les joueurs touchés mentalement, souligne l'entraîneur autrichien. Ils restent concentrés, sûrs de leurs forces. Mon rôle est de les pousser, pour qu'il gardent leur agressivité. Mais il n'y a pas de pression particulière. Je suis sûr qu'on pourra battre Clermont."

Monaco doit pourtant encore faire face à une nouvelle tuile. Après le forfait jusqu'à la fin de la saison de son meilleur joueur, Aleksandr Golovin, c'est au tour de son leader du milieu, Denis Zakaria, victime d'une déchirure à une cuisse, de rater la fin du championnat.

Autant de signes qui peuvent fragiliser un effectif encore traumatisé par la fin de saison dernière complétement ratée. "Le match de Leverkusen (élimination au tirs aux buts en barrages retour de Ligue Europa, ndlr) nous avait fait mal mentalement et était trop longtemps resté dans nos têtes, se souvient Embolo. Puis, il y a eu les blessures, dont la mienne... La fin de saison a été compliquée. Aujourd'hui, la dynamique est différente. On est là où on veut être. Il reste trois matches importants pour sécuriser la qualification en Ligue des champions."

Cela débute par l'obligation de victoire contre Clermont, dernier de l'élite et qui débarque en mode survie. "On peut penser que ce sera facile mais ça ne le sera pas, conclut Hütter. Le match est capital pour les deux équipes. On est favori sur le papier. Il faut se méfier et montrer notre supériorité sur le terrain."